Trahisons en terres celtes by Philippe WARD Sylvie MILLER & Philippe Ward

Auteur:Philippe WARD, Sylvie MILLER & Philippe Ward
La langue: fra
Format: epub
Tags: Fantasy, Noir, Mythes
ISBN: 978-23-75791-24-0
Éditeur: Critic
Publié: 2019-03-27T00:00:00+00:00

Chapitre 23

La chambre était minuscule et sommairement meublée : un petit lit, une table, une chaise et une armoire. Elle comprenait aussi une salle de bains de la taille d’un mouchoir de poche, avec un lavabo riquiqui et une baignoire sabot. L’ensemble contrastait grandement avec le luxe des parties réservées à la clientèle de l’établissement. Mais, au moins, j’étais logé sur place.

J’ai ôté mes vêtements trempés et je les ai mis à sécher, puis je suis allé m’asseoir sur le lit pour réfléchir. J’ai essayé de récapituler tout ce que j’avais pu apprendre depuis que je poursuivais Brayan, mais je ne voyais pas de schéma clair se dégager. Et il n’y avait toujours aucune trace du druide noir. C’était frustrant !

Lorsqu’on a frappé à la porte, je me suis précipité pour ouvrir. Une femme de chambre se tenait sur le seuil avec un plateau. Devant son air interloqué et son rapide coup d’œil glissant sur moi de haut en bas, je me suis souvenu que j’étais en caleçon. L’air de rien, j’ai désigné la table et déclaré :

— Posez ça là.

Elle s’est exécutée, non sans me lancer des regards en biais, s’attardant sur mes abdominaux. Amusé, j’ai bombé le torse. Ce n’était pas ma faute si j’étais beau gosse et si les femmes m’appréciaient.

Régale-toi, ma belle, ai-je pensé en me pavanant devant elle tandis qu’elle déglutissait en rougissant.

Troublée, elle est repartie vers la porte.

— On m’attend à l’office, a-t-elle dit d’une voix timide avant de prendre la fuite.

Je n’ai pu m’empêcher de rire. Cela faisait un moment que je n’avais pas charmé une petite servante et j’avais trouvé ces instants rafraîchissants.

Je me suis approché du plateau pour voir quelle collation on m’avait concoctée en cuisine. Il y avait du pâté et du pain, du poulet farci, des pommes de terre cuites au four arrosées de cheddar fondu, des fraises à la crème et du cake aux fruits secs, ainsi qu’une carafe d’eau et une bouteille de whisky. Pour cette dernière boisson, j’ai deviné qu’elle m’avait été apportée à la demande expresse d’Isis qui connaissait mes habitudes.

J’ai mangé tranquillement. Si le confort de la chambre était sommaire, le repas, en échange, sortait des cuisines d’un cinq étoiles et il était délicieux.

Après avoir terminé le dessert, je me suis assis sur le lit avec la bouteille de whisky. Ensuite, j’ai dégusté mon nectar favori à petites gorgées. Une fois rassasié et légèrement éméché, je me suis enfin endormi du sommeil du juste.

Le lendemain matin, je suis passé à la salle de bains pour vérifier l’état de mes vêtements. Ils étaient secs, mais un peu crottés par ma randonnée de la veille. Tant pis, je devrais faire avec.

J’ai tourné le robinet de la baignoire sabot et, quelques minutes plus tard, je me suis glissé dans l’eau mousseuse. Il n’a pas été facile de caser ma grande carcasse dans un volume si réduit : j’avais le menton qui touchait mes genoux. La position n’était franchement pas confortable. Je me suis dépêché de me laver et je suis sorti rapidement.

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